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Le Chant des Femmes-mots de Pierre Blois
6 mai 2008

Marguerite

J’étais en train d’errer

Dans des terres sans mystère

Dans des villes sans chaleur

Sans pouvoir me poser

Je ne savais que faire

Pour abriter mes heures


Au coin d’une ruelle

J’ai tourné dans le noir

Pour reposer mes yeux

Au milieu des poubelles

Des regrets des déboires

Et des papiers crasseux


J’enjambais un ou deux

Corps inertes ronfleurs

Cachés sous des cartons

Donnait des coups rageurs

Dans un petit bidon

Dont le son donnait creux


Les ventilateurs chauds

Extracteurs des restos

Me lançaient leurs odeurs

Et j’entendais les rots

Et les pets des cuistots

Qui cuisinaient leur sueur


Au bout de la ruelle

Rectangle de lumière

Porte ouverte d’un four

Comme le bout d’un tunnel

Une canette de bière

Craqua sous mon cœur lourd


Tandis que les pieds freinent

La tête dit Taïaut

Et le ventre se noue

Une fête foraine

Allumait ses projos

Et ses Chamallows mous


Le doute m’assaillit

Mon iris rétréci

Me tromperait ainsi

Elle était là déesse

Une reine surgie

Des embruns de tristesse


Je tendis mes deux sous

Pensant à ses dessous

Anticipant vraiment

Et sans dessus-dessous

Je me retrouvais sans

Un seul son cohérent


Car c’est ainsi que je

Rencontrais Marguerite

Et sa baraque à frites

C’est dans l’amour à l’huile

Que j’ai trouvé mon île

Où je vis tout graisseux


Je la sens si sensuelle

Quand je glisse sur elle

Mes doux yeux de merlan

Notre plaisir s’épure

Tout aussi grésillant

Que friture d’éperlans


                                                                            

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