Nicole
L’éléphant rose est ivre
Il dit qu’il n’y voit rien
Mais c’est un gros mensonge
Je sais qu’il ne dit vrai
Ou bien alors l’ivraie
L’empêcherait d’y voir
Et serait sa défonce ?
Moi j’assure sa défense
Ses prothèses en plastique
Sont éléphantastiques
Les anciennes en vitrines
Rutilantes et phalliques
Furent sciées sous son nez
Et depuis ça le mine
Que la bêtise humaine
Et ses éléphantasmes
Et toutes ses combines
Ses trucs et ses sarcasmes
Ainsi l’aient amené
A être prothèsé
Aujourd’hui le bât blesse
Il peut être baleine
Loup ours ou éléphant
L’homme n’aura de cesse
De détruire les plus grands
Il croit que dans leur chair
Est caché le secret
Qui fera que son sexe
Sera un monument
Il y croit dur comme fer !
Eléphanfaronnade !
Il est dans la panade
Notre éléphanfaron !
Car son évolution
D’un petit pas pépère
S’en va à reculons
Ecoute bien Nicole
La souris qui rigole
Le bacille qui rit
Voit le protozoaire
Faire des effets de cils
Et la paramécie
Sauter en parapluie !…
C’est moins facile d’y voir
Que cet éléphant clair
Dans un tunnel tout noir !
Tous les virus, ma puce,
Qu’ils soient chinois ou russes
Infiniment petits
Infiniment minus
Vont devenir ta Prusse
Des années soixante-dix
Ton ultime supplice
A Christine.