Syl
Souviens-toi des houles croisées
Au travers du Golf de Gascogne
Avant d’atteindre La Corogne
Et d’enfin pouvoir respirer
Où le pilote automatique
Nous a offert sa première panne
Et les autres venues ensuite
Longues nuits de veilles diaphanes
Ensuite la bôme brisée
Traversant la ville chaleur
A la recherche d’un soudeur
Sur nos épaules fatiguées
Avant que la barre nous lâche
Sortant d’un port du Portugal
Comme une malchance anormale
Joue avec toi à cache-cache
Les fois où stoppe le moteur
Sans prévenir devant le port
Et dans cette nuit à bâbord
Des roches à la surface effleurent
On a croisé les gens qui triment
A vouloir rêver de l’écume
On a croisé les gens qui friment
Et que la misère importune
La nuit passant sous Gibraltar
Nous angoissions le nez en l’air
Aux murs des porte-containers
Qui défilaient dans le brouillard
Puis nous avons atteint Martigues
Où là terrassés de fatigue
Apprenions que le bloc moteur
Fut recollé par le vendeur
L’expérience me porte à croire
Que chance n’a rien à y voir
Mais qu’on doit toujours ce méfier
Syl, de ces grands vendeurs d’espoir
Je sais très bien que notre histoire
Etait déjà bien abîmée
J’ai toujours mal à ma mémoire
Et pourtant j’ai cru me soigner