Amélia
Amélia me lia
Et si tu te défiles
Me dit-elle tout bas
Je couperais le fil
Qui te retiens à moi
Depuis elle est partie
Je suis là immobile
A regarder la nuit
Tandis que je m’ennuie
Et que le temps défile
Amélia méliora
Tous ses liens ses entraves
Ses ficelles et ses nœuds
Il est vrai que j’en bave
Mais je suis amoureux
Elle menotte mes mains
La clé entre ses seins
Me détache parfois
Et je pose mes doigts
Sur sa peau de satin
Elle soupire me rattache
Me dit : « Ce n’est pas bien
Tu n’es pas sage , lapin… »
Doucement elle se fâche
Et repart au matin
Je ne dois pas sortir
Elle me l’interdit
Ne suis que son plaisir
Son otage de la vie
Son jouet du désir
Je suis là quelque part
Dans le fond de sa tête
Et j’ai peur de me voir
Au miroir qui s’apprête
A me manger tout cru
Amélia est là nue
Et je suis le bonheur
Elle se frotte à mes heures
Même ma sueur est
Jouissance toute crue
L’élastique du temps
Repart dans l’autre sens
Je ne suis plus qu’absence
Pénélope j’attends
En tissant ma souffrance
Je sais au fond de moi
Mon existence ne tient
Qu’au seul fil d’Amélia
Que se passerait-il…?
J’en frissonne d’effroi
Elle est tout mon seul bien
Cette vie est la nôtre
Sans elle je ne suis rien
Et à propos des liens…
Avez-vous vu les vôtres ?