Marie-Charlotte
Elle adore le vague à l’âme
Le spleen lui met la larme à l’œil
Son must est de porter le deuil
Et pour se faire pousser les larmes
Elle épluche des échalotes
Marie-Charlotte
C’est un vampire buveur d’encre
De la page de nécrologie
Elle est directrice de la banque
Qui stocke les malheurs d’autrui
Comme à la fenière les bottes
Marie-Charlotte
Des moissons de la mort qui fauche
Elle fait son pain blanc au fournil
Seul le désespoir la débauche
Pour un triste battement de cils
Que de cadeaux noirs dans sa hotte
Marie-Charlotte
Elle n’est jamais aussi heureuse
Non pas à regarder mourir
Mais à voir les proches en souffrir
Sous les coups de la fièvre aphteuse
Mais les vaccins ça la révolte
Marie-Charlotte
Si les tétines se ratatinent
De ces mamans noires exsangues
Elle va boire aux grands yeux de mangue
De l’enfant qui perd sa rétine
Elle est très très loin d’être sotte
Marie-Charlotte
Elle est à l’image du monde
De ce vampire caligulaire
Qui se pique l’aiguille de la honte
Et se dope à l’humanitaire
Elle porte obole à la calotte
Marie-Charlotte
Merci d’exister pour ta foi
Hypocrite synthèse du pire
Si tu ne peux aimer que toi
Que nous reste-t-il à haïr
Tu es décidément trop forte
Marie-Charlotte