Adrienne
Je t’écris Adrienne
De derrière mes troènes
Toutes les nuits je dors
Dans ce doux mirador
Où j’abrite ma haine
Derrière ma haie je crains
Que viennent mes voisins
Pour me prendre mon bien
Tout ceci m’appartient
J’ai des fils électriques
Des barbelés qui piquent
Des serrures à trois points
J’ai pris à Emmaüs
Quelques mines anti-russes
Du temps où l’Est et l’Ouest
Voulaient faire les malins
Sur Ebay c’est pratique
J’ai trouvé des bouquins
Portant sur les pratiques
De tortures des prochains
Aussi cinq ou six pains
Mais pas du boulanger
Avec quelques grenades
Inconnues du fruitier
Il en a bien des fades
Mais pas des quadrillées
Mais le plus difficile
C’était en dépôt vente
Enfin au Troc de l’Ile
Je dois dire je m’en vante
Car là c’est du grand art
J’eus un piège à renard
Ma mitrailleuse est amoureuse
Elle me fait les yeux doux ce soir
Mais dans mes jumelles d’approche
Moi je n’ai d’yeux que pour le noir
Où se cachent tous ces fantoches
Qui veulent me prendre mon avoir
J’ai le poing serré dans ma poche
Sur l’une des clés de mon coffre
Mais n’espérez pas gros malins
Que je vous prenne par la main
Pour venir me piquer mon or !
J’ai l’or de toute la planète
Bien enterré dans mon jardin…
Oh ! Ca n’a pas été sans guerres
Avec leurs gros lots de défunts
Mais enfin c’est dans mes parterres
Qu’il est le mieux j’en suis certain
J’en suis certain et j’en suis fier…
Et comme disait ma grand-mère
En levant son regard aux cieux
Que l’on a c’est sûr jamais fait
D’omelette sans casser d’œufs
Ce pour tout l’or de la planète !…
Mais dans la nuit j’entends la fête
Pas de doute elle bat son plein
Des cris de joie et des accords
Le monde danse là-dehors
N’aurais-je pas bouclé ma quête
Il doit rester encore de l’or
Ou alors je n’y comprends rien…