Cosmos
J’ai dormi sur Mercure
D’un lourd sommeil de plomb
Mais là-bas il ne dure
Qu’un bref temps de fusion
Alors comme un cactus
Sur la peau du désert
Je partis sur Vénus
Pour fermer les paupières
La planète érotique
Où dormir n’a pas cours
M’étala sa plastique
Mon sommeil tourna court
De ces étoiles éparses
Dans mes yeux fatigués
Je me posais sur Mars
Pour enfin reposer
Mais sur Mars on n’a guère
Le temps de fermer l’œil
Là où ne sont que guerre
Vanité et orgueil
Jupiter n’est que bruit
Et fureur des orages
Seul l’éclair y dormit
Dans le cœur d’un nuage
Saturne taciturne
Lourde de conséquences
N’est pas bonne fortune
Pour poser sa conscience
Neptune et Uranus
Que du froid et du vent
Je ne puis dormir plus
Dans ces chamboulements
Et puis j’ai vu la Terre
Et je m’y suis posé
Je plains le mammifère
Qui va me réveiller