Muriel
Mygale s’étant rasé tout l’été
Pour ne pas faire peur à ma sœur
Se trouva fort déshabillé
Lorsque le grand froid sonna l’heure
De son avènement prochain
Pas de pisse-froid fit le froid
Pas de passe-droit ce matin
Vous qui savez si bien tisser
Pourquoi ne pas vous tricoter
De tous ces poils éparpillés
Un bon gros et chaud pull-hiver
Alors enflammée la mygale
Entamant un travail d’enfer
Se mit à faire feu de tout poil
Une opération qui de fil
En aiguille « même pas mal »
Demande anesthésie totale
Ne me pique pas chantait Brel
A son très bel hamster amer
Lui offrant frites et bock de bière
Au bar d’une zone portuaire
Enfin ne nous égarons pas
Mygale renfila ses poils
Bouffa la fourmi sa voisine
Et s’installa dans sa cuisine
Près du fourneau de grand-papa
Ainsi passèrent les frimas
Alors au retour des beaux jours
Quand la nature reprend ses draps
Pour en faire des pétales de roses
Que même des maisons écloses
Les volets claquent et d’un bord d’aile
L’hirondelle annonce le printemps
« J’en ai ma claque fit Mygale
Se voyant poilu de nouveau
Quand je pense qu’il y en a qui râlent
Pour un seul poil de nez de trop »
- Muriel ma Mygale ma belle
Susurrais-je comme un idiot
Recommencement éternel
C’est la vie c’est le renouveau
- Viens ici mon beau me dit-elle
En funambulant sur son fil
Je sens comme un parfum d’idylle
Et je suis à poils c’est facile
J’ai des cocons profonds
Profonds comme des tombeaux
Approche mon beau dans l’air
On va se tenir chaud