Malika
Les tambours et tam-tam
Font vibrer les organes
Là-bas dans la savane
Mais c’est pour prévenir
Que lourdes sont les armes
Qui ajustent leurs tirs
Pour trouer les organes
Des hommes et des femmes
Et des enfants en larmes
Le dictateur replet
Est parti dans son jet
En laissant-là sur place
Sur le sable si lisse
Des milliers de carcasses
Son suivant le remplace
Ouvrant son compte en Suisse
A l’Onu un ange passe
Alors Malika crie
Et tape les tambours
Mais tout le monde est sourd
Pourtant dessus le lac
Rides et vagues claquent
Le monde est non-voyant
L’eau est rouge du sang
De ces morts innocents
Et le monde est muet
Derrière son étal
Propose le journal
Juste un entrefilet
Malika crie plus fort
Sa douleur toute nue
Car le sang coule encore
Elle en appelle aux dieux
Mais l’Afrique est cocue
L’ange passe à l’Onu
Coiffé d’un casque bleu